L’AUBÉPINE (CRATAEGUS MONOGYNA)
Noms communs : Aubépine, Aubépin, Cenellier, Epine blanche
Nom latin : Crataegus monogyna, C. laevigata, C. oxyacantha
Famille : Rosaceae
Constituants : l’aubépine contient :
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Des flavonoïdes (vitexine, quercétine, rutine, etc). Il semble que les flavonoïdes jouent un rôle clé dans les effets cardiovasculaires de la plante. Les fleurs et feuilles en contiennent jusqu’à 1,8%(6).
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Des proanthocyanidines (epicatéchine et catéchine). Les fleurs et feuilles en contiennent jusqu’à 2,4%(6).
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Des saponines (acide ursolique et crataegolique)
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Des amines (choline)
Ce sont les fleurs qui contiennent le plus de flavonoïdes, et les feuilles qui contiennent le plus de proanthocyanidines. Afin de maximiser l’efficacité de votre préparation, je vous conseille vivement d’utiliser toutes les parties de la plante : feuilles avec morceaux de branches, fleurs et fruits.
Description
Si pendant votre enfance vous avez trébuché dans un buisson d’aubépine, vous vous souvenez peut-être encore de cette rencontre. Car dans le mot aubépine, il y a le mot “épine” qui prédomine, petit éperon végétal que l’on retrouve en abondance sur la plante.
L’aubépine est un arbre buissonnant que l’on trouve dans la plupart des régions de France. Il perd ses feuilles en hiver et n’expose qu’un réseau intriqué de branches et d’épines menaçantes. Au printemps, il donne naissance à des feuilles alternes plus ou moins lobées selon l’espèce. Voir ci-dessous la photo d’un jeune arbrisseau.
Voici un gros plan sur les feuilles alternes (qui ne sont pas opposées, qui montent en alternance autour de la branche) et fortement lobées de C. monogyna :
Au printemps apparaissent de nombreuses fleurs banches, parfois légèrement rosées, groupées en corymbes d’une dizaine de fleurs. Les fleurs exhibent 5 pétales, et sont très odorantes. Je trouve personnellement l’odeur plaisante et fleurie, mais certains la trouvent désagréable. Disons qu’elle est difficile à ignorer lorsque l’on passe à coté d’un buisson en fleur.
A l’automne, les fleurs laissent place aux fruits rougeâtres, qui donnent au buisson une apparence complètement différente. Une des astuces pour distinguer entre Crataegus monogyna et C. laevigata est de regarder le nombre de noyaux que contient un fruit. S’il n’a qu’un seul noyau, vous êtes en présence de C. monogyna. C. monogyna a aussi des feuilles largement plus lobées que ses cousins.
Les feuilles vont ensuite tomber et laisser place aux fruits qui vont s’assombrir et se ratatiner. La plupart tombe pour tenter de donner naissance à la génération suivante.
L’aubépine peut parfois être confondue avec le prunellier sauvage (Prunus spinosa), lui aussi un buisson à épine comme son nom latin l’indique. Par contre, le prunellier fleurit bien avant d’avoir des feuilles contrairement à l’aubépine, et ses fruits sont de couleur très foncée, d’un goût acide et âpre.
Tempérament
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Rafraîchissant
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Calmant
Goût
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Doux
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Acide
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Astringent
Le goût doux nous rappelle que la plante est très nutritive, avec des fruits riches en amidon et en flavonoïdes protecteurs.
Le goût acide la rend rafraîchissante et calmante pour certaines inflammations. L’astringence lui permet de tonifier les tissus, et associée à l’effet protecteur des flavonoïdes, lui permettent de garder nos artères en bon état.
Enfin, n’oublions pas que l’aubépine appartient à la famille des rosaceae, et partage donc ses propriétés rafraîchissantes et astringentes pour calmer les tissus et les esprits enflammés.
Propriétés Médicinales de l’Aubépine
La plante des cœurs brisés (physique)
L’aubépine est la plante du coeur la plus connue, la plus respectée, et probablement celle qui amène le plus de résultats dans une grande variété de cas. Il y a bien sûr d’autres plantes qui ont été traditionnellement utilisées pour le coeur, mais elles sont toutes puissantes et unidimensionnelles, contenant principalement des glycosides cardiaques : la digitale, le muguet, etc.
Le docteur Ellingwood, inspiration du courant médico-herbaliste du début des années 1900 aux Etats-Unis, nous résume brillamment le rôle de l’aubépine(6) :
« Il est supérieur à n’importe quel autre remède connu et utilisé pour le traitement des maladies de coeur, parce qu’il semble guérir alors que d’autres remèdes sont tout au plus palliatifs »
Et comme vous pouvez vous en douter, un médecin n’utilise jamais le mot “guérir” à la légère. L’aubépine est différente des plantes contenant des glycosides cardiaques. Elle est multidimensionnelle, agit au travers d’une multitude de composants, et nourrit et régénère au lieu de manipuler et forcer. La digitale par exemple augmente d’une manière directe la force de contraction du muscle cardiaque. L’aubépine, elle, agit plus en subtilité, en améliorant la nutrition, l’apport de sang, les réserves et la relâche d’énergie dans la fibre musculaire cardiaque.
Ellingwood donne plus de détails :
« J’ai traité 118 patients souffrant de maladies cardiaques variées grâce à l’aubépine ».
« Des 157 comptes rendus de patients que j’ai reçu de mes collègues docteurs sur l’aubépine, 148 sont louables et favorables, et pour les 9 autres, le docteur arrêta le traitement car l’aubépine provoqua des problèmes d’estomac. Si le docteur avait diminué la dose, les problèmes auraient disparus et il aurait obtenu des effets favorables. »
Doit-on en dire plus ?
La plante agit mieux lorsqu’elle est utilisée en tant que tonique, fabriquée à partir de la plante entière pour s’assurer que tous les composants sont là (fruits, feuilles, fleurs, branchettes) et utilisée au long terme, pendant plusieurs mois.
En 1994, le ministère de la santé Allemand reconnu officiellement l’aubépine comme remède pour le coeur, avec les indications suivantes(6) :
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Traitement au long terme de la perte de fonction cardiaque ;
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Toute condition pour laquelle le patient ressent une oppression dans la région du coeur ;
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Les arythmies cardiaques mineures (extrasystoles, tachycardie) ;
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Les conditions d’un coeur vieillissant qui ne justifient pas l’utilisation de la digitale. Elle sera donc la plante idéale pour accompagner la personne âgée qui souffre de petites faiblesses cardiaques.
Rudolf Weiss(7), fameux phytothérapeute Allemand, rajoute les indications suivantes:
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Chez les patients souffrant de dégénération du muscle cardiaque ;
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Maladies affectant l’artère coronaire ;
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Pour calmer les symptômes de l’angine de poitrine ;
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Faiblesses du myocarde après une maladie infectieuse ;
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Insuffisances musculaires chez la personne prenant de la digitale (l’aubépine peut optimiser les effets de la digitale) ;
Mills et Bone rajoutent(1) :
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Les problèmes circulatoires (artériosclérose, maladie de Buerger).
La science nous permet de jeter un oeil “sous le capot” et de constater que les effets de l’aubépine sur le cœur sont les suivants(2)(3)(4) :
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Il augmente la contractilité du muscle cardiaque (effet inotrope positif) ;
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Il augmente la conductivité du muscle cardiaque, donc une meilleure transmission du signal électrique régulant les battements cardiaques (effet dromotrope positif) ;
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Il diminue l’excitabilité du muscle cardiaque (effet bathmotrope négatif) ;
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Il normalise les battements cardiaques.
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Il réduit légèrement la pression artérielle ;
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Il diminue l’hypercholestérolémie sanguine (favorise l’excrétion de bile et réduit la synthèse de cholestérol par le foie).
Comment une simple plante peut-elle régulariser autant de problèmes cardiaques ? Si l’on garde la vue d’ensemble en tête, on voit que l’aubépine augmente la circulation coronaire. L’aubépine nourrit donc le coeur, en favorisant un meilleur apport de sang vers cet organe. Car certes le coeur distribue le sang vers les autres organes et tissus, mais il a lui aussi besoin d’être nourri. Le coeur, mieux nourri, pourra tout simplement mieux fonctionner.
Les anciens médecins nous disent que l’aubépine semble renforcer l’action inotrope positive des glycosides cardiaques (la digoxine par exemple), sans pour autant augmenter la toxicité de ces glycosides(1).
L’aubépine a un effet cardioprotecteur lors des ischémies/reperfusions (c’est-à-dire lorsque le sang retourne vers les tissus du coeur après une période d’interruption créé par un infarctus du myocarde)(1). Ce sera donc l’une des plantes essentielles de soutien pour les gens souffrant d’angine de poitrine et ceux qui ont déjà souffert d’une crise cardiaque.
L’aubépine peut être associée à l‘ail frais pour limiter les problèmes d’artériosclérose. Michael Moore(8) la recommande particulièrement lorsque la pression artérielle diastolique est élevée et trop rapprochée de la systolique, un signe que les artères ont perdu leur élasticité. L’aubépine aide à ramener les taux de LDL et de HDL à des niveaux acceptables.
Outre le caractère antioxydant marqué des flavonoïdes qui peut empêcher l’oxydation de certains dépôts sur nos parois artérielles, les études montrent que l’aubépine renforce la matrice de collagène de nos artères, s’assurant donc que la structure même des artères est en bon état. Il est logique de penser que la plante stabilise le collagène ailleurs dans notre corps, agissant donc comme plante anti-vieillissement des tissus.
Matthew Wood(9) utilise le test suivant pour déterminer si l’aubépine est indiquée : lorsque la personne a la paume des mains et l’intérieur des poignets rouge, faire pression avec le doigt sur la base du pouce de la personne (disons à la base du métacarpe) et voir si la couleur rouge revient rapidement. Si l’endroit reste blanc pendant quelques secondes, le sang a du mal à revenir à l’endroit, et il y a donc résistance/friction dans les artérioles.
Les études cliniques sont nombreuses, et confirment toutes ces propriétés in-vivo sur des patients souffrant de maladies cardiaques diverses, diminuant les difficultés respiratoires (dyspnée), réduisant les palpitations, les oedèmes et la congestion pulmonaire.
Prévention
On me pose souvent la question suivante : lorsque certaines maladies cardiovasculaires courent dans la famille, peut-on prendre l’aubépine en prévention comme protecteur du coeur, a un moment ou la personne est toujours en bonne santé ? Vous ne trouverez pas la réponse dans les ouvrages de référence, car la plante a surtout été utilisée en palliatif et non en préventif.
De toutes les plantes que je connaisse, l’aubépine est probablement l’une de celles qui se rapproche le plus du “tonique”, car elle est nourrissante et fortifiante, sans pour autant bloquer ou forcer certains processus physiologiques. Elle peut être utilisée au long terme et elle travaille tout en douceur. Mon opinion est donc que oui, c’est une plante tout à fait adaptée à la prévention.
Interactions
En théorie, l’aubépine renforce l’activité des médicaments cardiotoniques comme la digitale, le muguet, la strophantine, ainsi que les glycosides cardiaques : digitoxine et digoxine. Et vu qu’elle a des effets vasodilatateurs et anti-arythmiques, elle peut aussi aider à réduire la toxicité de ces glycosides, en réduisant le dosage nécessaire pour atteindre les effets voulus (seul un médecin pourra prendre cette décision).
Stragrove, Treasure et McKee(13) mentionnent une interaction positive possible avec la doxorubicine, une substance utilisée en chimiothérapie ayant une certaine cardiotoxicité. L’aubépine pourrait contrer ces effets négatifs sur le coeur, bien que les données à ce sujet soient très préliminaires et doivent être confirmées par des études cliniques.
Stragrove, Treasure et McKee(13) mentionnent aussi une interaction positive possible avec l’hydrochlorothiazide, un diurétique utilisé pour les cas d’insuffisance cardiaque. L’aubépine améliore la capacité des patients a mener une activité physique et réduit la sévérité des symptômes de la maladie.
D’une manière générale, l’aubépine semble donc présenter des opportunités d’interactions positives et bénéfiques avec les traitements conventionnels pour le coeur. Toute expérimentation sera bien évidemment réalisée sous supervision médicale.
Effets secondaires
Certaines personnes peuvent avoir une bradycardie après la prise d’aubépine, c’est-à-dire un coeur qui bat trop lentement. C’est plutôt rare, mais cela arrive.
J’ai aussi vu quelques personnes (là encore une minorité) avoir des palpitations après la prise d’aubépine, c’est-à-dire faire l’expérience des symptômes que la plante est supposée soigner. C’est ce que nous appelons une “preuve homéopathique”.
En diminuant le dosage, ces effets devraient disparaître.
La plante des coeurs brisés (émotionnel)
La relation entre stress, problèmes psychologiques et problèmes cardiovasculaires est complexe. Mais il serait naïf d’ignorer la corrélation entre les deux.
Les personnes subissant une opération à coeur ouvert tombent souvent en dépression clinique après cette opération majeure.
A l’inverse, les états de stress et de dépression peuvent, au long terme, favoriser le développement des pathologies cardiaques. Le stress altère le fonctionnement de l’axe hypothalamus-glandes surrénales, qui provoque des dysfonctions de l’endothélium, avec inflammation et états prothrombiques(10)(favorise la formation de caillots). Ce lien est aujourd’hui reconnu par les cardiologues.
Dans mon expérience, l’aubépine peut agir au niveau psychologique chez la personne qui a le coeur brisé par certains évènements de sa vie. Lorsque la personne exprime clairement et verbalement le fait que “cet évènement” ou “cette personne m’a brisé le coeur“, je pense tout de suite à l’aubépine, et je l’ajoute souvent dans les formulations que je recommande.
On notera que l’élixir floral (à la manière du docteur Bach) de fleurs d’aubépine est très utilisé pour cette même indication de coeur moral/spirituel brisé. Et pour moi, consommer une tisane de fleur, ou quelques gouttes de teinture mère de fleur, amène des effets similaires aux élixirs floraux. C’est une observation personnelle.
Autres états psychologiques
La plante est souvent utilisée pour les troubles du sommeil. Dans mon expérience, elle a sa place dans une formulation, mais joue un rôle d’accompagnateur. Je l’associe volontiers avec l’escholtzia (Eschscholtzia californica), ou le houblon (Humulus lupulus) dans certains cas.
Ce n’est pas une plante que j’utilise d’une manière générique pour le stress ou l’anxiété. Je recherche des signes particuliers, soit physiologiques (palpitations, pouls rapide ou irrégulier) soit psychologiques (coeur brisé).
Déficit d’attention et hyperactivité
L’aubépine est recommandée par Wood(9) chez l’enfant ou l’adulte agité, toujours en mouvement, de nature “chaude”, et qui a du mal à se calmer et à s’asseoir en classe, au travail ou à la maison pour se concentrer sur une tache. L’aubépine est de nature rafraîchissante pour ces états d’excitation. Voir mon article sur le déficit d’attention et l’hyperactivité.
Digestion des lipides
L’aubépine, Shan Zha en médecine chinoise, est utilisée pour favoriser la digestion, et pallier les “rétentions de nourriture”, une situation dans laquelle l’aliment a été ingéré mais stagne dans l’estomac, provoquant des fermentations et éructations, parfois des remontées acides, avec des douleurs dans la partie basse du ventre.
Wood(9) tente de relier cette indication de médecine chinoise avec l’indication cardiovasculaire, expliquant que l’aubépine agit peut-être en partie grâce à une meilleure assimilation et transformation des lipides, qui au lieu de se déposer sur les artères, vont aller nourrir le coeur. Il faut garder en tête le rôle essentiel des acides gras dans la formation des cellules et des tissus.
Ce qui nous amène au système nerveux entérique, centre qui régit la digestion mais qui travaille aussi étroitement avec le système nerveux central. On l’appelle d’ailleurs le 2ème cerveau. Lorsque le système nerveux entérique est perturbé, le système nerveux central sera lui aussi affecté, et vice-versa. On voit donc comment l’aubépine peut arriver à influencer les états psychologiques.
Mucoviscidose
Les sécrétions d’ions chlorure de l’épithélium des patients qui souffrent de mucoviscidose fonctionnent mal(11)(12). Pendant la 11ème Conférence Nord Américaine Annuelle sur la Mucoviscidose, des chercheurs présentèrent leurs vues encourageantes sur l’action de certains flavonoïdes (apigénine et quercétine) sur les sécrétions d’ions chlorure chez les patients souffrant de mucoviscidose.
L’aubépine contient une grande quantité de ces flavonoïdes. Basé sur cette étude, des individus souffrant de mucoviscidose ont essayé l’aubépine pendant des durées plus ou moins longues, et ont posté leurs résultats sur internet. Ceci n’est bien sûr pas une évidence scientifique, et reste très anecdotique. Mais le lien entre l’étude mentionnée ci-dessus et l’aubépine me semble assez logique.
Les personnes ayant essayé cette approche sous suivi médical notent :
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Une diminution de la consommation de Kreon ;
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Une diminution quasi-totale de la consommation de Pulmozyne ;
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Un besoin en antibiotiques très réduit ;
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Un augmentation nette de la qualité de vie : condition générale (regain de poids, moins de douleurs intestinales, qualité de la peau), fonctions pulmonaires, résultats d’analyses sanguines (amélioration des taux d’IgA, IgG, Vitamine E, enzymes hépatiques, HbA1c).
Pour donner une idée de la quantité prise, le produit suivant est mentionné sur internet : Extractum Crataegi Folii et Fructus 1:2, standardisé à 40 mg par tablette, avec un dosage de 4 tablettes par jour en rythme de croisière pour une adolescente âgée de 17 ans souffrant de mucoviscidose.
Arriver au bon dosage semble compliqué. L’effet de l’aubépine semble démarrer 1 heure après la prise et continue pendant 10 à 11 heures. D’après les témoignages, le dosage de Kréon doit être réajusté chez ceux qui ont toujours une fonction résiduelle du pancréas. Le risque d’un mauvais dosage Aubépine-Kréon ne doit pas être sous-estimé, la conséquence peut être une obstruction distale de l’intestin (DIOS). Les doses d’aubépines doivent être augmentées petit à petit afin de contrôler les effets.
Les personnes notent qu’au fur et à mesure que l’état général s’améliore, les effets secondaires des médicaments se font plus marqués (un signe que les doses de ces médicaments peuvent être diminués).
Notez que toute introduction de plantes médicinales chez le patient souffrant de mucoviscidose doit se faire sous suivi médical.
Autre
En tant qu’astringent, l’aubépine a été traditionnellement utilisé pour les problèmes de muqueuses enflammées : maux de gorge, inflammation intestinale et diarrhées, etc. Pour moi, on le sous-estime en l’utilisant comme un simple astringent.
Utilisation
Les meilleurs résultats sont obtenus en employant le totum de la plante, c’est-à-dire un mélange de feuilles, pointe de branches, fleurs et fruits.
L’aubépine est une plante qui se consomme très bien en tisane. Par contre, je trouve que la teinture mère donne plus de flexibilité pour la préparation du totum. J’explique pourquoi ci-dessous.
Comme expliqué auparavant, pour avoir des résultats durables, l’aubépine doit se prendre sur des périodes de plusieurs mois.
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Teinture des feuilles, fleurs et fruits secs : au taux de 1:5 (100 g de plante pour 500 ml d’alcool) dans de l’alcool à 40° à 50°. Prendre 10 à 30 gouttes de 1 à 3 fois par jour selon la personne et la condition ;
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Teinture de plante fraîche : possible, mais pas nécessaire car la plante est stable au séchage.
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Infusion des feuilles et fleurs récemment séchées : infusion 1 à 3 fois par jour.
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Infusion des fruits secs passés au moulin à café. Voir ci-dessous.
Cueillette et séchage
Bien que les feuilles peuvent se cueillir au printemps, pendant l’été et à l’automne, je les trouve beaucoup plus belles et tendres au printemps lorsqu’elles sortent juste.
La fleur se cueille lorsqu’elle est en bouton, ou les pétales se détacheront au séchage. On les fera sécher à l’abri du soleil dans un endroit sec. Je les mets ensuite dans des bocaux hermétiques pour les conserver le plus longtemps possible à l’abri de l’humidité.
Le fruit se cueille à l’automne lorsqu’il est toujours d’un beau rouge.
En pratique, je cueille les fleurs, feuilles et sommités des branches au printemps. Je conseille des gants de jardinier, et encore, les épines passent souvent au travers. J’attrape une branche à sa base et je tire vers l’extrémité, enlevant au passage feuilles, bouquets de fleurs et branchettes. Je fais sécher le tout sans les couper.
Une fois sèches, les feuilles et fleurs doivent garder leur couleur d’origine. Voir photo ci-dessous. Les fleurs jauniront un peu avec le temps, c’est normal.
En ce qui concerne les fruits, ils garderont un beau rouge qui va un peu se foncer, et se flétriront légèrement tout en durcissant.
Pour la préparation d’une teinture mère optimale :
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Au printemps, teinturez les feuilles, branchettes et fleurs en bouton lorsqu’elles sont à peine sèches ;
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A l’automne, teinturez les fruits secs et pulvérisés au moulin à café ;
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Mélangez ensuite les deux teintures mères à 50% de chaque.
Pour la préparation de la tisane des fruits :
Tout d’abord, broyez grossièrement vos fruits séchés au moulin à café. Achetez un moulin qui ne servira qu’à broyer les plantes, ou l’odeur du café prédominera dans vos infusions.
Placez ces fruits broyés dans une tasse et versez l’eau bouillante dessus.
Laissez infuser à couvert pendant une vingtaine de minutes, puis passez à la passoire et buvez. La tisane sera légèrement épaisse dû aux amidons du fruit, et son goût sera riche, fruité, légèrement acide et nourrissant.
Références
(1) Mills, Bone, « Principles and Practice of Phytotherapy », 2000
(2) Schüssler M, Hölzl J, Fricke U. “Myocardial effects of flavonoids from Crataegus species.” Arzneimittelforschung. 1995 Aug;45(8):842-5.
(3) Joseph G, Zhao Y, Klaus W. “Pharmacologic action profile of crataegus extract in comparison to epinephrine, amirinone, milrinone and digoxin in the isolated perfused guinea pig heart.” Arzneimittelforschung. 1995 Dec;45(12):1261-5.
(4) Loew D. “Phytogenic drugs in heart diseases exemplified by Crataegus.” Wien Med Wochenschr. 1999;149(8-10):226-8. Review.
(5) Ellingwood, Finley, MD, « The American Materia Medica, Therapeutics and Pharmacognosy », 1919
(6) Hoffmann, « Medical Herbalism », 2003
(7) Weiss, Fintelmann, « Herbal Medicine », 2000
(8) Moore, Michael, « Specific Indications for Herbs in General Use », 3ème édition
(9) Wood, Matthew, « The Earthwise Herbal: A Complete Guide to Old World Medicinal Plants » , 2008.
(10) Von Känel R. “Psychosocial stress and cardiovascular risk : current opinion.” Swiss Med Wkly. 2012 Jan 20;142:0. doi: 10.4414/smw.2012.13502. Review.
(11) Illek, Beate et.A1. “The Genistein Analogues Apigenin and Quercetin Activate CFTR in VIVO and in VITRO.” Pediatric Pulmonology, Supplement 14, August 1997, page 235, No. 9
(12) Illek Beate and H. Fischer. “Flavonoids stimulate Cl conductance of human airway epithelium in vitro and in vivo.” American Journal of Physiology. Lung 275(5); 902; 1998 Nov
(13) Stargrove, Treasure & McKee, « Herb, Nutrient, and Drug Interactions », 2008
source: https://www.altheaprovence.com/blog/aubepine-crataegus-monogyna/